Détour par l'Espace d'Art Concret de MOUANS-SARTOUX 

Expo EAC "Le fil des possibles" (jusq. 31/05/15) et "Concrétude" (jusq. 08/03/15)

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Habitante de Mouans-Sartoux,  j’ai la chance, comme tous les Mouansois, de pouvoir aller 4 jours sur 7, gratuitement, à l’EAC et y retourner à notre envie, posséder un libre accès en quelque sorte.

L’EAC, abréviation de Espace d’Art Concret, nous propose 2 lieux différents d’exposition qui se visitent l’un puis l’autre, ou l’un et pas l’autre, comme vous voulez : la Galerie du Château et la Donation Albers-Honneger. On y voit de l’art concret, … concret, c’est-à-dire ? … un art construit en prise directe avec la réalité, avec l’expérience, un art géométrique, un art issu d’un mode opératoire, un art où le regard participe à l’œuvre.

L’exposition en cours actuellement dans la Galerie du château est, plus que d’habitude, abordable, sociable dirai-je. Elle nous parle en termes familiers : elle nous parle en tissus, tapisserie, tricot, cachemire, dentelle, objets très ordinaires…. Elle nous montre comment des artistes ont utilisé le textile comme matériau de conception d’une œuvre; elle nous fait regarder l’art dans l’artisanat ou inversement elle nous montre la création du motif d’une tapisserie ou d’une image à partir d’une installation. C’est stimulant pour l’imagination : des compositions éloquentes ou esthétiques à partir d’objets sans valeur, d’une extrême banalité ou trivialité ou même laideur, m’ont surpris.


         

Des pulls et des robes ont été conçus pour nous raconter du vécu. De précieux tissus deviennent encore plus précieux lorsqu’on apprend les traditions qu’ils portent. La mémoire d’une usine abandonnée est restituée dans un film et le détournement joyeux de reliquats de fabrication.

Cette exposition porte son nom,  « le fil des possibles », elle rapproche le textile et l’art contemporain tout en restant proche de nous, de nos souvenirs,  de vécus.  Il y a le plaisir du regard, mais comme elle a beaucoup à nous raconter, une visite guidée est recommandée !

Au  « musée vert », je veux dire à la Donation Albers-Honneger, même une visite rapide est expérience, quand ce ne serait que pour celle des tableaux de nature dessinés par les larges ouvertures et les reflets sur les vitres ! Mais en prenant le temps de s’arrêter aux processus de création, alors personne, si imperméable soit-il à l’art concret, n’est à l’abri d’être séduit par l’idée de la  conception ou par l’esthétique finale d’une œuvre.

En ce moment, découvrir l’exposition temporaire « Concrétude » est soit une occasion d’évasion dans un espace recomposé par une installation soit d’analyse excitante de la construction d’une œuvre. Le visiteur fait tout simplement partie de l’œuvre en fonction de la place de son regard. Des toiles polygonales noires et blanches semblent voler dans les coins d’une salle dans un mouvement guidé par notre déplacement.
Et il ne faut surtout pas se laisser effrayer par l’abord très sombre de la dernière salle du bas, ce qui vous ferait rater le module bifaces de Jérémie Setton : je vous laisse avancer doucement, jusqu’au fond, et découvrir… Attention les fondus d’optique pourraient être étonnés !

             

Sans nécessité d’être amateur ou connaisseur, les trois salles en cours d’exposition au « musée vert » nous proposent une vision d’un art de notre époque ; c’est au moins pour cela qu’il faut y aller sans attendre. Et dès le hall d’entrée, faites-vous expliquer la genèse de la sculpture posée tel un papillon.